Dans la vitrine du bureau, trône fièrement une belle maquette de chaloupe sardinière des années 1860-1900. Cette dernière a été réalisée dans les années 2010 par l’ancien patron pêcheur Patrick Chever. Depuis qu’il s’est lancé en 1967 dans la modélisation de son premier navire, un chalutier concarnois, sa collection s’est enrichie d’une centaine de maquettes de navires anciens de tous les horizons.
Patrick Chever travaille ses modélisations à partir de photographies, de fresques et de dessins. A partir de ces éléments, il reconstitue les plans du navire en s’attardant sur les détails. Sa quête d’authenticité se poursuit dans la recherche des bois d’origine afin de coller au plus près du navire originel. Pour cette chaloupe sardinière, il a utilisé du chêne pour la coque et du châtaigner pour les membrures et le plancher. Les vergues sont quant à elle en sapin du nord.
Tout est reproduit minutieusement, y compris les petites pièces de 3 à 4 millimètres. Le maquettiste ne compte pas ses heures de travail. Il a d’ailleurs créé ses propres outils pour mieux travailler et récupère les matériaux dans des chantiers navals.
La coque est peinte en noir pour rappeler le recours à l’époque au goudron comme revêtement extérieur afin de rendre le navire étanche. Ce goudron était communément désigné sous le terme de « coltard ». La maquette se compose également de deux voiles, une misaine à l’avant ainsi qu’un taillevent au centre. Le gouvernail et la dérive sont également en place.
Les grandes chaloupes qu’illustre cette maquette mesuraient en général 9 à 10 mètres. Elles étaient armées au printemps pour la pêche à la sardine et au maquereau d’avril à novembre. Elles passaient ensuite l’hiver échouées à l’arrière du port.