Un cadre iodé
Les espaces de vie et de travail de la famille le gall
Le musée de la conserverie de Loctudy se compose de deux espaces distincts, et pourtant intrinsèquement liés dans leur histoire : la villa balnéaire et l’usine.
La villa balnéaire
Construite en 1885 par l’aristocrate et philanthrope Marie Prudence de La Grandière, cette villa avait à l’origine une vue imprenable sur le plan d’eau et les régates qui y avaient cours à l’époque. Sa propriétaire l’a fit d’ailleurs construire sur le terrain jouxtant l’hôtel des Bains dans le prolongement du port, établissement qu’elle avait fait construire avec son frère peu de temps auparavant et au sein duquel elle accueillait une clientèle friande des régates.
Cette villa de charme avait été baptisée par sa propriétaire « le chalet » en raison de ses choix de finition architecturale. La toiture de la demeure est en effet dotée d’une corniche travaillée dans le style des chalets suisses, sans doute une effet de mode en vogue à l’époque. Dotées de plusieurs chambres à l’étage, Marie-Prudence devait probablement recevoir du beau monde lors des compétitions nautiques se tenant à Loctudy.
Lorsque le négociant Pont-L’Abbiste Jean-Marie Vallière des Filières fit l’acquisition du terrain en 1900 auprès de Marie-Prudence de La Grandière, ce ne fut point pour jouir d’une résidence secondaire en bord de mer, mais pour l’emplacement stratégique du terrain sur lequel il projetait d’établir son hangar de stockage de pommes de terre, qu’il converti par la suite en conserverie de mise en boite du poisson. Situé à proximité immédiate du port de Loctudy, ce terrain offrait à l’homme d’affaire un accès direct pour acheter et vendre ses marchandises. Il n’utilisa qu’en de rares occasions la villa balnéaire qui se trouvait implantée dessus.
Lorsque la famille Le Gall racheta la conserverie à la famille Vallière des Filières, la villa balnéaire retrouva une atmosphère conviviale sans reprendre sa fonction initiale. Cette dernière devint la résidence principale de la famille Le Gall. Le couple y aménagea un bureau au rez-de-chaussée afin d’en faire son espace de travail privilégié. Celui-ci donnait directement sur la cour de l’usine et était accessible aux employé.e.s autant qu’aux équipages de marins-pêcheurs.
L’usine
Situé à une centaines de mètre du port de Loctudy, au bout de l’impasse du nord, l’emplacement stratégique de la conserverie de la famille Le Gall facilitait l’acheminement du poisson jusqu’à l’usine. Construite dans le jardin de l’ancien propriété aristocratique de Marie-Prudence de La Grandière, l’usine bénéficiait d’un accès direct à la grève pour le débarquement du poissons depuis les navires de pêcheurs amarrés au quai privé de la propriété.
L’atelier de l’usine est encadré sur son flanc est par le laboratoire des sauces du directeur et sur son flanc ouest par une maison dont le rez-de-chaussée servait de salle d’expédition des marchandises et où l’étage permettait sous le premier propriétaire de l’usine de loger les boitiers soudeurs et la contremaitresse.